Immobilier: les Français sont-ils vraiment surendettés?

C’est pour éviter un surendettement que les autorités financières ont desserré le crédit immobilier. Ce risque est-il réel, alors que le marché peine à se relancer?

Surendettement. C’est le mot qui revient sans cesse dans la bouche de Bercy et de la Banque de France pour expliquer pourquoi le crédit immobilier est encadré. «Il est souhaitable que l’offre de crédits reparte maintenant progressivement mais sans risquer de surendetter les ménages», a déclaré François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, la semaine dernière dans Le Républicain lorrain. Un discours qui horripile les courtiers qui n’ont de cesse de clamer que l’endettement immobilier reste maîtrisé. «Les banques sont plus prudentes que ce que le HSCF (Haut conseil de stabilité financière, qui régit notamment les conditions d’octroi de crédit) veut, affirme Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. Il n’y a pas de risque de surendettement. Les primo-accédants ne veulent pas s’endetter à plus de 30% (le seuil maximal est fixé à 35% actuellement, NDLR).»

Qu’en est-il dans la réalité? Les Français sont-ils surendettés? «76% des surendettés sont des locataires», affirme Caroline Arnould, directrice générale de Cafpi, courtier en crédit immobilier. Ce chiffre est exact et provient de la dernière étude publiée par la…Banque de France. A contrario seulement 9% sont des propriétaires. Les autres sont soit hébergés à titre gratuit (12%) soit vivant en communauté ou sont des sans-abri ou logés dans des habitats de fortune (3%). En 2019, année qui a précédé l’entrée en vigueur du resserrement du crédit immobilier, plus de 11% des surendettés étaient propriétaires et 74,5% étaient locataires. La courbe est donc ascendante côté locataires et descendante, côté propriétaires. De quoi donner raison, en partie, aux courtiers. Car un locataire peut être amené à devenir propriétaire. Or, s’il est surendetté, il est logique de ne pas alourdir sa charge en le laissant souscrire un nouveau prêt.

Sources: LE FIGARO DU 27/11/2023.

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